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acrylique toile
Dimensions : 100 x 80 cm
Grisélidis Réal :
1929 (Lausanne) – 2005 (Genève)
Elle a également vécu en Égypte et en Grèce.
Enfance privilégiée, avec des parents intellectuels, très cultivés, de confession calviniste.
Elle perd son père a l’âge de 8 ans.
Sa mère ferait passer Folcoche pour une sainte. Psychorigide, frustrée, elle va castrer ses 3 filles tout au long de leur éducation. Quoi de mieux que de leur interdir toute forme de désir et de les maltraiter en permanence.
Griselidis rejette ce modèle maternel et s’évade dans la poésie. Elle écrit ses 1ers vers à 13 ans, au bord du lac Léman. Un véritable cri du cœur sur l’injustice de naître femme. Elle se rêve tzigane et va rechercher le grand amour.
Adolescente, elle souffre de tuberculose.
A 19 ans elle est diplômée de l’école des arts décoratif de Zurich. Elle pose nue.
Les hommes sont cruels avec elle et les violences amoureuses ne cessent de la foudroyer. Elle finit par se retrouver divorcée et mère célibataire de 4 marmots, de 3 pères différents.
Au début des années 60, elle fuit en Allemagne, sans papier, sans travail, flanquée d’un amant schizophrène qui, « en bon mari », la bat et l’oblige à se prostituer pour subvenir aux besoins de sa tribu. Comble de l’horreur, 50 passes par semaine ne suffisent pas à nourrir tout son petit monde.
Grisélidis vivra dans 1 pauvreté extrême mais trouvera néanmoins du réconfort auprès d’une famille d’adoption au sein d’un campement d’infortune tzigane (rescapé de la politique d’extermination nazie).
Pour se sortir de la prostitution, elle finira par vendre du haschisch, à ses anciens clients, des GI noirs américains. Mais elle se fera prendre.
En février 1963 elle est incarcérée 7 mois à la prison pour femmes de Munich où elle trouvera un peu de lumière en reprenant la peinture et l’écriture.
Elle revient à Munich fin 1963 et parvient à obtenir une bourse d’une Confédération suisse. Ce miracle lui permettra de vivre pendant 2/3 ans à Genève et d’écrire son premier ouvrage.
Mais les aléas de l’existence et la nécessité de nourrir ses enfants la pousse à nouveau sur le trottoir !
Année 70 : une révolte des prostituées éclate à Paris et fait basculer son existence. La voilà défenseuse des travailleur(se)s du sexe et meneuse d’un combat pour la dignité de l’être humain. Elle lutte contre l’hypocrisie sociale de ces hommes qui consomment des prostituées tout en prônant l’éradication de la prostitution.
En 1982 elle est une des fondatrices de l’association de défense des prostitué(e)s : « Aspasie ».
Elle devient la catin révolutionnaire et scandalise la Suisse conservatrice.
Sa volonté est une source d’inspiration. Elle s’est battue pour une cause encore difficile à défendre de nos jours : le droit des travailleuses du sexe.
Elle vendra des services sexuels sur les trottoirs jusqu’à sa retraite à 66 ans.
Portée par un sens de la justice et de la révolte, elle militera avec fierté jusqu’à sa mort pour améliorer les conditions des travailleuses du sexe tout en continuant à peindre et à beaucoup écrire.
Un cancer l’emporte en 2005, à 75 ans .
En 2015, après 4 ans de débats houleux à la municipalité à Genève, sa sépulture est déplacée au cimetière des rois. Elle y repose au côté de l’auteur Georges Louis qu’elle admirait, et du réformateur Jean Calvin.
Sur sa pierre tombale, on lit :
« Grisélidis Réal 1929-2005 Écrivain, peintre, prostituée ».
Ses livres :
Grisélidis Réal :
Ecrivaine, Peintre &
Prostituée.
Visite interactive commentée par Lou, avec présentation dans leur contexte historique et sociétal des femmes mises en lumière par l’exposition. (RV Club Famille)
Rendez au Club Famille
16 Avenue de Laon à Reims
Samedi 16 Mars – 16h00 / 18h00
Jeudi 21 Mars – 19h / 21h30
Lundi 25 Mars – 19h / 21h30
Dimanche 7 Avril – 14h / 17h
Samedi 23 Mars – 20h / 3h00